Comme je l’avais annoncé précédemment, j’ai rédigé mes souvenirs du chemin de Compostelle, du moins le premier jet. Je reste néanmoins fidèle à l’idée que cela n’a pas d’intérêt pour une publication autre qu’en deux exemplaires : un pour mes nièces et un pour moi.
A qui adresser le texte ?
Dans cette première version, qui fait une centaine de pages, j’ai surtout mis les faits, les prénoms et les lieux, j’ai essayé de ne rien perdre, même les détails qui n’ont pas vraiment d’intérêt. Je voulais garder ces souvenirs pour moi, mais c’était un peu artificiel de m’écrire à moi-même, même sans m’apostropher, comme lecteur invisible tacite. Ecrire au petit garçon que j’étais à 13 ans ou au vieux bonhomme que je serai à 73 ans me paraissait tout aussi artificiel. Alors j’ai été heureux de trouver l’idée d’écrire à ma nièce Eleana1Oui, Louise a deux ans, elle n’a pas participé à cette aventure et n’en aura aucun souvenir : j’aurais d’autres complicités avec elle, qu’on ne s’inquiète pas de cette inégalité, je ne l’oublie pas ! de 17 ans (donc dans treize ans), dans la continuité logique des cartes que je lui envoyais alors, tous les trois jours en moyenne. Je m’imaginais qu’elle lira cela à la veille de notre nouveau départ, sur le chemin du Puy, quand elle sera en âge et qu’elle pourra enfiler le t-shirt de taille ‘S’ floqué d’une croix de Saint-Jacques, que je lui ai ramené de Compostelle. Cela me permettait d’introduire des éléments, de présenter les gens qui apparaissent, comme cette amie qui m’accompagna à mon départ : c’eût été un peu bête de m’expliquer à moi qui elle était et pourquoi c’était un assez étrange de commencer avec elle sur ce chemin, que je ne voyais jamais en Alsace alors que nous vivons très proches l’un de l’autre, alors que l’expliquer à ma nièce, avec l’idée que tout ça sera prescrit et bien vieux quand elle le lira. Peut-être même me le relira-t-elle quand je serai encore plus vieux, juste avant d’être gâteux…
La seconde couche d’écriture sera plus touffue, plus psychologique et profonde que le rapport de police qu’est le premier jet. Je me demande aussi si je ne vais pas faire lire la partie respective qui les regarde de ce squelette, aux deux compagnonnes de marche, cette amie et Maman, afin qu’elles rajoutent leurs éléments et souvenirs à elles, dans le texte ou sous forme de notes, sachant que la version finale et totale ne les regarde pas.
Un livre illustré ou un album-photo avec beaucoup de texte ?
Ensuite, je voulais rajouter au texte au moins trois photos par jour, de sorte qu’on ne sache plus si c’est un album-photo avec beaucoup de texte ou un texte abondamment illustré. Ça va compliquer les choses puisque le document LibreOffice va vite être très lourd, à moins que je n’utilise (et à apprenne à utiliser) Scribus, logiciel d’édition de livres, affiches ou magazine. Les outils en ligne me paraissent assez limités.
Et quitte à mettre le prix pour l’impression de ces deux exemplaires confidentiels, je vais essayer de faire ça bien, en cette fin d’année et en janvier 2023.